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Les
instantannés de Dour festival
14-17/07/2011
Dour
(B)
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14/07/2011 Ce 1er jour est marqué par la surabondance de groupes belges. Il y en
a pour tous les goûts : la force des Drums are for Parades, la douceur
des Marble Sounds renforcée par la présence grâcieuse de la chanteuse
et parolière japonaise Miwako Shimizu et la bonne humeur d'Arsenal. A
noter deux concerts moins convaincants : Intergalatic Lovers dont
le set fonctionne mais dont on se lasse vite et Bony King of Nowhere en
demi teinte. I'm from Barcelona s'est fait attendre. Prévus à
20h30 sous le chapiteau de la Petite Maison dans la Prairie, ils ont
finalement joué à 1h15 sur la grande scène de la Last Arena. La joyeuse
bande de vingt suèdois assure un set convaicant devant un public
claisemé vu l'heure tardive pour de la musique non electro.
15/07/2011 Le 2ème jour c'est le meilleur du festival : l'unique journée
ensolleillée des 4 jours du festival et quatre très bons concerts. Les
Hoquets mettent en joie le public du Dance Hall. A leur programme :
histoire, humour et bonne musique. Ce jour là, deux des meilleurs
groupes de la scène post rock sont au rendez-vous. This Will Destroy
You, sous la tente de la Petite Maison dans la Prairie, développe un
post rock magistral. Le public s'est d'abord laissé porter par la
combinaison d'ambiances. Puis il finit heureux en se laissant chavirer
dans l'apocalypse de guitares, Plus tard sur la grand scène, Mogwai la
référence de la scène post rock, berce le public d'émotions variées
liées à la mélancolie grandiloquente de leur musique instrumentale. Puis
vers 23 heures arrive Pulp ! Jarvis Cocker, le dandy chanteur du groupe
britannique mythique des années 90, au déhanchement séduisant, au
timbre de voix singulier, émoustille véritablement le public. Il le
fait voyager dans le monde de Pulp. Le concert débute par : "Do
You Remember The First Time?" c'était en 1994 sur la plaine de la
Machine à Feu. Le set, ponctué d'interventions et anecdotes, fait
vibrer et communier le public nombreux avec les meilleurs titres de
Pulp dont les incontournables "Disco 2000", "This Is Hardcore". Pour le
final "Common People" c'est la grande communion : le public assure
hardiment les choeurs, Jarvis Cocker est heureux, le public est comblé.
16/07/2011 Le 3ème jour commence sous de bonnes augures : le concert plein
d'entrain d'Architecture in Helsinki et le flow implacable du slameur
Saul Williams. Pour la suite les 13&God officient devant un public
conquis. Adam Drucker, le chanteur, s'amuse d'un rien pour animer ce
concert de très très haute volée. Quand l'excellentissime electro-pop
mélancolique des allemands de Notwist se marie avec le remarquable post
hip hop des américains de Themselves la symbiose est à son apogée.
C'est du nectar, du champagne, le meilleur quoi !! Good art and honest
music, ce n'est plus une histoire de goût, c'est une évidence. Puis
les éléments naturels et musicaux se déchaînent. Tandis que des trombes
d'eau s'abattent sur le festival, l'ouragan des Les Savy Fav emporte
tout sous leur passage et submerge un public nombreux venu s'abriter
sous la tente de la Petite Maison dans la Prairie. C'est sûrement parmi
les rares claques du festival. Le chanteur Tim Harrington, en caleçon,
trimbale sa corpulence plus souvent dans le public que sur scène. Il se
fait tripoter et en échange il tripote à tout va dont quelques garçons.
Il embrasse sur la bouche des spectatrices. Il sort de la tente pour
aller sauter à pieds joints dans les flaques d'eau. Il fait boire de la
bière dans une de ses bottes. Il se fait lécher les pieds. Pendant ce
temps sur scène, presque sans rien remarquer, les musiciens balancent
un post punk à moitié hardcore linéaire, de l'art rock déviant. Le
genre de concert sauvage dont on se souvient. Ce jour-là pour terminer
la journée, Suede, sur la grande scène, a fait les frais de la violente
pluie exécrable.
17/07/2011 Le 4ème et dernier jour du
festival est toujours sous les averses et les pieds dans la boue. C'est
SX, jeune groupe de Courtrai, qui ouvre le bal dans le Club Circuit
Marquee. Belle découverte, comme une récompense pour les lève-tôt. Puis
le trio belge K-Branding, démontre comment arriver à convaincre le
public avec aisance grâce à leur talent scénique et à un nouvel album
plus sombre et moins tribal. Ils sont la preuve qu'une musique
exigeante a toute sa place dans un festival. La Petite Maison dans
la Prairie est pleine à craquer pour les très attendues Coco Rosie.
Leur concert est plongé sous les signes de l'onirisme dont elles seules
ont le secret : une nouvelle beat-box, un claviériste, des costumes
délirants, des maquillages extravagants, des jouets instruments. Avec
les voix incomparables des deux soeurs Sierra et Bianca, il n'est pas
étonnant que leur conte de fée enthousiasme le public. Et pour
finir, Bonaparte, surréaliste et talentueux groupe electro punk de
Berlin, cirque rock'n'roll délirant ne se raconte pas, il se vit !
Programmé tard le dernier jour la fatigue le fait passer à la trappe.
Les
deux ennemis de tout festival, la pluie et la boue, se sont invités 3
jours sur 4 à cette édition 2011 du Dour festival. Ce qui n'a en rien
entravé le moral des troupes. L'organisation du festival est restée
impeccable. Du fait de ces mauvaises conditions météorologiques la
nouveauté 2011, une grande scène en moins et un chapiteau en plus, a
été fortement appréciée par les festivaliers. Ils ont pu profiter
pleinement de la plus part des concerts à l'abri. Avec cette
nouvelle formule, Dour reste Dour : la musique tout devant quelle que
soit la météo.
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