Originaires
de Montréal, les quatre de Think About Life effectuaient ce mois-ci une
bien étrange « tournée » Européenne. 5 dates en tout et pour tout ; 3 à
Londres, 1 à Paris et celle-ci à Bruxelles ! Le moins que l’on puisse
dire est que le collectif Canadien n’est pas regardant sur les
distances parcourues pour aller à la rencontre de ses fans ! Dommage
que les-dits fans semblent quant à eux bien plus réticents à faire le
déplacement, car nous ne sommes guère qu’une petite cinquantaine à nous
partager l’espace du Witloof Bar du Botanique qui peut en accueillir
trois fois plus.
Qu’à cela ne tienne cependant, cela n’empêche
pas Martin Cesar et les siens d’investir la petite scène encaissée sous
les voûtes, avec un entrain affiché. En lançant leur set par
l’irrésistible Set You On Fire, l’enthousiasme ne tarde pas à s’étendre
aux spectateurs, qui se rapprochent spontanément du podium, créant
ainsi une sorte d’intimité particulièrement bienvenue avec le groupe. Le
risque majeur, avec les formations qui pratiquent une musique festive
et qui recourent abondamment aux samples et autres outils
électroniques, est que ce trop de technologie semble assez fréquemment
brider les musiciens lorsqu’il s’agit de transposer leur univers à la
scène. Think About Life parvient à esquiver cet écueil de façon très
habile, et cela sans abandonner aucun des bruitages et sonorités
bizarroïdes qui éclaboussent leurs productions studio. La présence d’un
batteur ajoute un supplément d’énergie aux compositions déjà pleine de
punch, en même temps qu’elle apporte la profondeur et le relief
nécessaires à une prestation live. Quant à l’inévitable machine à
bruits, une sorte de boîtier parsemé de touches que Graham Van Pelt, le
guitariste, active et désactive le plus souvent avec son nez, elle ne
les freine nullement dans l’expression de leur folie communicative ; au
contraire même, ils semblent s’en servir bien plus comme d’un jouet que
comme d’un instrument, en définitive.
Revisitant de façon très
judicieuse les compositions les plus immédiatement efficaces de leur
dernière production discographique, le réjouissant Family paru chez
Alien8 recordings, les 4 complices savent de toute évidence comment
amener une audience à ébullition en un temps record. Heureusement
d’ailleurs, car après un percutant Sweet Sixteen, qui voit Martin Cesar
finir seul le morceau a cappella au beau milieu des spectateurs, on est
bien obligé de constater que Think About Life a déjà regagné les
coulisses. Un inévitable rappel prolongera bien sûr le plaisir de
quelques minutes supplémentaires, n’atténuant toutefois que très
légèrement ce goût de trop peu que chacun ressent.
Avec deux
albums au compteur, nos 4 Think About Life auraient pu délivrer une
prestation un chouïa plus longue, et ce d’autant plus que le public a
continué de les rappeler bien après le rallumage des lumières dans la
salle. Mais comme on dit souvent : mieux vaut trop court que trop long
! Au rayon des petites ronchonneries, on déplorera encore un son pas
toujours parfait, notamment pour ce qui est des parties vocales, trop
en retrait. Mais ce ne sont là que chipoteries !
Au final, ces
quarante-cinq toutes petites minutes auront fait l’effet d’un rayon de
soleil salvateur au beau milieu d’un hiver interminable. Un peu plus
tard, au stand merchandising, Martin Cesar, qui n’en finissait pas de
s’excuser pour la brièveté de leur set, a promis que Think About Life
reviendrait très bientôt et jouerait bien plus longtemps cette fois.
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Olivier Bodart
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